Crt. Coutiches, pont Maurice - Bouvignies - 03/20 - @PNR
Copyright SMAPI.
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La prévention des inondations est un des items de la compétence GEMAPI (item 5 : défense contre les inondations et contre la mer) et au cœur des actions du Syndicat depuis sa création, tant le territoire, de part sa configuration topographique, est soumis au risque d’inondation.
Mais avant de parler de prévention des inondations, encore faut-il la caractériser.
Une inondation est une submersion temporaire d’une zone habituellement hors d’eau. Les causes des inondations peuvent être multiples et cumulatives : débordement d’un cours d’eau, accumulation d’eau par ruissellement ou dans une cuvette topographique lors de phénomènes de précipitations, débordement de réseaux pluviales, remontée de nappes etc.
Ici nous n’aborderons uniquement l’inondation par débordement de cours d’eau. Les débordements de cours d’eau dans leur lit majeur sont naturels et réguliers.
Une inondation peut être progressive ou soudaine : l’hiver le cumul des précipitations génère une montée des eaux progressives dans le lit du cours d’eau jusqu’à atteindre le débordement. L’eau s’étale alors dans son lit majeur pour une durée plus ou moins longue jusqu’à la décrue. En été, un événement orageux brusque et soudain peut également faire gonfler le cours d’eau et provoquer son débordement de façon très rapide et soudaine.
L’inondation doit ensuite être caractérisée par une intensité en mesurant des hauteurs d’eau, la durée de submersion, la surface d’immersion voire la vitesse d’écoulement et permet de traduire l’importance de l’événement. L’occurrence temporelle permet de définir la période de retour et la probabilité que l’événement ait lieu chaque année (période de retour de 10, 20 ans ou 100ans). L’ensemble de ces critères permettent de définir un aléa.
Une inondation n’aura pas non plus les mêmes conséquences en cas de débordement dans une maison, un jardin, un espace agricole ou naturel. Il faut alors caractériser l’inondation face au niveau d’enjeux et adapter le niveau de protection en fonction de ces enjeux et non gérer de façon uniforme à l’échelle du territoire.
Le risque d’inondation est la combinaison de l’aléa (phénomène naturel de débordement) et des enjeux (présence humaine).
SMAPI
Service
La gestion du risque d’inondation recoupe un ensemble d’actions, d’acteurs, de techniques qui peuvent contribuer à diminuer l’impact sur les zones à enjeux.
Par le passé, la gestion du risque consistait essentiellement en la construction d’ouvrages structurant afin de stocker de l’eau en aval des zones à enjeux, appelés ZEC (Zone d’Expansion de Crues). Ces ouvrages permettent de stocker une certaine quantité d’eau en un endroit donné par la construction de bassin plus ou moins profonds, ou d’ouvrages régulateurs permettant de faire déborder les cours d’eau dans des dépressions topographiques naturelles renforcées par des digues.
De nombreuses ZEC ont été construites entre 1975 et 2021 sur le territoire de la Scarpe aval. Cependant, aujourd’hui, ces ZEC posent de nombreuses questions sur leur financement, leur impact sur les milieux agricoles ou naturels sur lesquels elles sont construites, leur efficacité face aux événements climatiques et à l’impression de sécurité conduisant à toujours construire davantage sur des secteurs sensibles aux inondations.
Actuellement le SMAPI s’oriente vers d’autres réflexions pour limiter le risque sur les zones à enjeux. Ces réflexions s’accompagnent nécessairement d’un changement des modes de pensées et une adaptation des méthodes d’entretien ou de gestion des territoires.
La prévention peut passer par un meilleur entretien des cours d’eau afin d’éviter que la formation d’embâcles n’aggrave le risque de débordement, que ce soit en supprimant des embâcles gênants existants ou en anticipant l’entretien de la ripisylve pour éviter qu’un arbre dépérissant ne deviennent un embâcle en tombant dans le cours d’eau.
La prévention passe également par l’identification de zones naturelles topographiquement propices au débordement du cours d’eau. Il s’agit souvent de zones humides, de plans d’eau aménagés, de zones naturelles, parfois protégées par des merlons, et qui ne présentent pas ou peu d’enjeux humains. L’objectif est alors de rendre ces espaces de nouveau fonctionnels pour les débordements en arasant les digues ou merlons présents. Une importante phase d’échanges avec les occupants doit alors être engagés pour justifier de l’intérêt général dans la prévention du risque d’inondation.
Cependant la prévention des inondations n’est pas uniquement du ressort du syndicat et différents acteurs doivent s’impliquer afin de limiter les risques humains. Ainsi le risque d’inondation doit être pris dès l’élaboration de projets d’aménagements ou de constructions en évitant de bâtir sur les berges des cours d’eau, en évitant d’implanter des bâtiments sur des zones favorables au débordement des cours d’eau, en limitant l’imperméabilisation des surfaces, etc.
Les ZECs du syndicat
Actuellement, le syndicat gère 6 ZEC construites entre 1976 et 2021 :
- Bassin de la Puchoie a été construite en 1976 sur le courant de la Traitoire est la plus ancienne et la plus importante en termes de volume construite par le Syndicat. Elle est située sur la commune de St-Amand-les-Eaux. A ce jour, elle n’est plus utilisée comme zone de débordement de la Traitoire, mais constitue un milieu naturel aquatique très intéressant.
- La ZEC de Bellaing a été construite en 1999 sur les communes d’Haveluy et de Bellaing, sur le courant de la fontaine d’Haveluy. Elle dispose d’un volume de stockage de 70 000m3 sur une surface de 5,5 ha. L’aménagement consiste en un surcreusement du terrain naturel à proximité du cours d’eau. Le remplissage de la ZEC se fait par débordement du cours au niveau d’une vanne de régulation positionnée en travers du cours d’eau. Cette ZEC a été construite pour limiter les inondations sur la commune de Wallers (situé en aval de la ZEC).
- La ZEC de Quennebray a été construite en 2001 sur la commune de Beuvry-la-Forêt, sur le courant de l’hôpital. Elle dispose d’un volume de stockage de 70 000m3 sur une surface de 12,5 ha. L’aménagement consiste en un surcreusement du terrain naturel à proximité du cours d’eau ceinturé par une mini-digue périphérique. Le remplissage de la ZEC est réalisé par débordement naturel du cours d’eau. Cette ZEC a été construite pour protéger les communes en aval et notamment Sars-et-Rosières. Cette ZEC possède une vocation écologique avec la volonté de maintenir différents milieux plus ou moins humides. Une gestion écologique y est associée (cf partie milieu aquatique).
- La ZEC de la Pliche a été construite en 2004 sur la commune de Bouvignies sur le courant de Coutiches. Elle dispose d’un volume de stockage de 60 000m3 sur une superficie de 7ha. L’aménagement consiste en un surcreusement du terrain naturel à proximité du courant de coutiches et du courant de la Pliche. Le remplissage de la ZEC est réalisé par débordement naturel du cours d’eau. Cette ZEC a été construite pour protéger les communes en aval et notamment celle de Marchiennes. Cette ZEC possède une vocation écologique avec la volonté de maintenir différents milieux plus ou moins humides. Une gestion écologique y est associée (cf partie milieu aquatique).
- La ZEC de Lecelles a été construite en 2017 sur la commune de Lecelles sur le courant de l’Elnon. Elle dispose d’un volume de stockage de 14 500m3. Cette ZEC correspond à un surcresement du terrain naturel en bordure de l’Elnon avec la présence de mini-digues périphériques. Le remplissage de la ZEC est réalisé par débordement naturel du cours d’eau au niveau de 2 surverses d’alimentation. Cette ZEC a pour principal objectif de protéger la rue des Fèves à Lecelles.
- La ZEC de Landas Orchies a été construite en 2020 sur les communes de Landas et d’Orchies. Elle dispose d’un volume de stockage de 29 000m3. Cette ZEC correspond à une zone de dépression naturelle, renforcée par un système de digues périphériques. Le remplissage de la ZEC est réalisé par débordement du cours d’eau au niveau d’un ouvrage de régulation positionné en travers du cours d’eau. Cette ZEC a été construite principalement pour la protection de la commune de Beuvry-la-Forêt.