Un projet INTERREG pour mieux prévenir et limiter les conséquences des inondations de l’ELNON
L’Elnontransfrontalier est un projet approuvé en 2017 par l’Europe, dans le cadre du programme de coopération transfrontalière INTERREG V France-Wallonie-Vlaanderen.
Le projet ELNONTRANSFRONTALIER concerne le bassin versant du cours d’eau l’Elnon et a pour objectif la prévention des inondations générées par les débordements de ce cours d’eau en période de crue. Il a été cofinancé à hauteur de 50% par l’Union Européenne à travers le programme INTERREG V France-Wallonie-Vlaanderen. Il s’est déroulé sur 5 années de 2018 à fin 2022.
Le projet INTERREG ELNONTRANSFRONTALIER a poursuivi plusieurs objectifs : le développement de la coopération transfrontalière sur des aspects techniques et en matière de communication, et l’engagement de travaux de protection contre les inondations consistant en la création de quatre aménagements de prévention des crues le long de l’Elnon et du courant du Pont du Nid.
Il était ainsi prévu de créer trois zones d’expansion des crues (Z.E.C.) en France et une zone d’immersion temporaire (Z.I.T) en Belgique. Il visait également à améliorer la prise de conscience du risque inondation par la population locale et à développer des échanges techniques entre les partenaires du projet afin de mieux coordonner leurs actions.
Ce projet a fait l’objet d’un large partenariat entre les organismes publics des deux Pays. Le Syndicat des Milieux Aquatique et la Prévention des Inondations de la Vallée de la Scarpe Aval et du Bas Escaut (SMAPI) en était l’opérateur chef de file pour le versant français et la Province du Hainaut l’opérateur pour le versant wallon. La Province du Hainaut était représentée par son organisme technique HAINAUT INGENIERIE TECHNIQUE. Les opérateurs associés étaient nombreux : les 8 communes concernées en France et en Belgique par les inondations (Bachy, Mouchin, Aix-en-Pévèle, Saint-Amand-les-Eaux, Lecelles, Rumegies, Brunehaut et Rumes), le Service Public de Wallonie, la Communauté de Communes Pévèle Carembault, le Parc Naturel Régional Scarpe-Escaut, le Parc Naturel des Plaines de l’Escaut ainsi que le Contrat de rivière Escaut-Lys.
Vous retrouverez le détail du projet et de nombreuses informations utiles sur son site www.elnontransfrontalier.eu
Un observatoire des crues de l’Elnon a notamment été créé pour permettre aux habitants qui disposent de photos ou de vidéos de les partager.
L’Elnon, un bassin versant fortement soumis au risque d’inondation
L’Elnon est un cours d’eau transfrontalier de 18 km environ, dont 10 constituent la frontière entre la France et la Belgique. Ce cours d’eau, affluent du cours d’eau du Décours, lui-même affluent de la Scarpe aval, prend son origine sur la commune de Bachy (en France) et se jette à son exutoire dans le Décours au niveau de Saint-Amand-les-Eaux (en France). Le bassin versant de l’Elnon draine une superficie d’environ 77 km2, dont 22 sont situés sur le territoire belge. Sur le territoire français, le bassin versant concerne 12 communes dont 6 sont traversées par l’Elnon d’amont en aval : Bachy, Mouchin, Aix, Rumegies, Lecelles et Saint-Amand-Les-Eaux. Sur le territoire belge, les communes touchées sont celles de Brunehaut et de Rumes.
Depuis bientôt 25 ans, des inondations récurrentes sont constatées de part et d’autre de la frontière, tant en zone urbaine qu’en zone rurale (décembre 1993, janvier 1995, décembre 1999, juillet 2005, novembre 2010, décembre 2012, juin 2016, décembre 2017). Ces phénomènes sont naturels mais leurs conséquences ont tendance à s’aggraver notamment du fait des nombreux aménagements qui ont été réalisés dans le lit majeur de l’Elnon.
Ces inondations affectent la population et les biens.
Les zones à enjeux régulièrement touchées sont : La Glanerie / Mouchin – Le Planard – La Bougrie – Howardries – Le pont Caillou (Rumegies) – Lecelles
Copyright SMAPI.
Copyright SMAPI.
Mise en œuvre du projet ELNONTRANSFRONTALIER de 2018 à 2022
Le Syndicat des Milieux Aquatique et la Prévention des Inondations de la Vallée de la Scarpe Aval et du Bas Escaut (SMAPI) a été, en tant qu’opérateur chef de file, le coordinateur du projet ainsi que le pilote du projet versant français. La Province du Hainaut représentée par son organisme technique HAINAUT INGENIERIE TECHNIQUE (H.I.T.) a été l’opérateur chargé de conduire le projet pour le versant belge.
Un comité de pilotage (COPIL) a réuni tous les opérateurs ainsi que leurs partenaires. Des groupes de travail ont été créés : un groupe de travail sur la communication, sur l’«hydraulique structurante », sur l’« urbanisme et le risque inondation ».
De très nombreuses réunions techniques ont jalonné l’avancées du projet, à la fois sur le plan transfrontalier mais aussi sur chaque versant, français et belge
Des rapports sur l’avancement du projet ont été rédigés chaque semestre et ont été présentés lors des comités d’accompagnement transfrontaliers du projet (COMAC). Des déclarations de créances ont été produites chaque semestre et analysées par des contrôleurs de premier et de deuxième niveau.
La mise en œuvre du projet a été marquée par la crise sanitaire qui a ralenti fortement le travail technique et la communication du projet. Un partenaire a également dû renoncer à son rôle d’opérateur dès 2019 du fait du transfert de la compétence touchant à la prévention des inondations au SMAPI. Une Z.E.C. côté français a perdu ainsi 50% de cofinancement européen.
Des très nombreuses études de conception et environnementales ont été réalisées afin de solliciter toutes les autorisations nécessaires.
Des négociations foncières importantes ont été organisées afin d’acquérir tous les terrains nécessaires aux aménagements.
La communication sur le projet s’est développée dès la fin de la crise sanitaire avec la mise en ligne du site internet du projet et l’organisation de nombreuses manifestations afin d’assurer la promotion du projet.
La mise en œuvre du projet ELNONTRANSFRONTALIER en chiffres :
– 12 comités d’accompagnement et 4 comités de pilotage,
– près de 50 réunions techniques transfrontalières pour les versants Français et Belge,
– 41 parcelles de terrain ont été acquises par des négociations foncières en France et en Belgique,
– 23 procédures de marchés publics et de mise en concurrence,
– Un site Internet, une page Facebook, une chaine YouTube créés,
– 5 films réalisés,
– 7 manifestations organisées,
– 16 outils de communication créés (affiches, flyers, brochures, Kakémono, etc.),
– 6 agents et de nombreux prestataires mobilisés.
Les actions de communications menées durant le projet
Un groupe de travail sur la communication a été créé et de nombreuses actions ont été développées. Des outils ont été créé à la fois pour les partenaires du projet et pour informer le grand public, notamment les habitants de l’ELNON.
Un site Internet, une page Facebook et plusieurs films ont été réalisés afin d’expliquer le projet ainsi que les enjeux liés au risque d’inondation.
Un total de 19 outils de communication ont été créés
Les événements du projet
7 manifestations ont été organisées afin de présenter le projet et aussi sensibiliser les élus et les habitants sur l’aggravation de ce risque d’inondation du fait des aménagements et des constructions implantées dans le lit majeur des cours d’eau, risque qui s’est accru par le changement climatique.
Les aménagements de protection contre les crues créés durant le projet
La ZIT de la Glanerie
Après une étude hydrologique approfondie, la Province de Hainaut via son bureau d’études au HIT a opté pour la mise en œuvre d’une solution innovante et écologique.
La zone d’immersion crée est constituéE d’un ouvrage placé en travers du cours d’eau qui permet de limiter le débit de l’Elnon a un débit acceptable à l’aval.
Le surplus d’eau se déverse dans la zone de rétention qui a été conçu parallèlement à l’Elnon par terrassement de la zone. La Z.I.T. permet de retenir 43.500 m³ sur terrain semi naturel. Lors des périodes de pluies abondantes. Cette Z.I.T. s’étend sur une superficie de 4 hectares.
Cet aménagement s’inscrit dans une démarche de développement durable. Ainsi la gestion des terres excavées a été optimisée, avec une grande partie laissée sur le site sous la forme d’un grand plateau verdoyant.
Le site a été pensé comme une oasis au milieu d’une zone agricole intensive. Les zones humides y sont devenues rares.
Deux plans d’eau ont ainsi été créés et les abords du site vont être agrémentés de plantations d’arbres fruits et de plants forestiers pour y développer une nouvelle biodiversité.
Conçue de manière à ne pas « déranger » l’Elnon en temps sec, la vanne laisse passer l’eau, les sédiments et la vie aquatique. Seul le lit de l’Elnon a été rétréci sur quelques centimètres, l’eau n’y est pas bloquée par un seuil en temps sec.
Dès que le niveau d’eau monte, lors des pluies abondantes, le surplus est bloqué et est envoyé dans la zone de rétention. L’eau y est alors guidée par les pentes intérieures et la noue vers la sortie du bassin.
Afin de réguler la sortie, deux vannes ont également été installées. Celles-ci rendent lentement à l’Elnon l’eau stockée.
En période « sèche », deux fossés de drainage de champs, alimentent la zone, permettant de garder en eau les deux mares créées et ainsi obtenir une zone humide attirant une faune et flore particulière.
Coût des travaux : 1.191.779,78€ TVAC
Les ZEC versant français
En France, les aménagements prévus sont appelés « Z.E.C. » ou Zone d’Expansion des Crues.
Les études permettant la création des trois Z.E.C versant Français ont été menées dans le cadre du projet ainsi que toute la procédure administrative de demande d’autorisation.
Les procédures d’acquisitions ont également été conduites.
Ces trois Z.E.C seront créées par le SMAPI dans les années à venir, dont dès 2023-2024 les ZEC de Rumegies et de Lecelles.
Les opérateurs du projet ELNONTRANSFRONTALIER
- Le Syndicat des Milieux Aquatique et la Prévention des Inondations de la Vallée de la Scarpe Aval et du Bas Escaut (SMAPI), opérateur chef de file et pour le versant Français
- La Province du Hainaut représentée par son organisme technique HAINAUT INGENIERIE TECHNIQUE, opérateur pour le versant Wallon
- Les opérateurs associés :
- Les 8 communes concernées en France et en Belgique : Aix-en-Pévèle, Bachy, Brunehaut, Lecelles, Mouchin Rumegies, Rumes et Saint-Amand-les-Eaux,
- La Communauté de Communes Pévèle Carembault,
- Le Service Public de Wallonie (SPW),
- Le Parc Naturel Régional Scarpe-Escaut,
- Le Parc Naturel des Plaines de l’Escaut
- Le Contrat de rivière Escaut-Lys.
L'Elnon, ours d'eau transfrontalier entre la France et la Belgique
Copyright SMAPI.
Inondation sur l'Elnon
Copyright SMAPI.
Inondation sur l'Elnon
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Maison inondée
Copyright SMAPI.
Inondation à Bachy, 7 juin 2016
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Inondation à Mouchin, juin 2016
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L'Elnon, ours d'eau transfrontalier entre la France et la Belgique
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Inondation sur l'Elnon
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Inondation sur l'Elnon
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Maison inondée
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Inondation à Bachy, 7 juin 2016
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Inondation à Mouchin, juin 2016
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