-
01. Une inondation, c’est quoi ?
Une inondation se définit comme étant « une submersion temporaire, par l’eau, des terres qui ne sont pas submergées en temps normal, quelle qu’en soit l’origine » (MTES). Il existe quatre différents types d’inondations : les inondations lentes, les inondations éclairs (flash flood), le ruissellement, et la submersion marine.
- Les inondations lentes ont comme origine une montée lente des eaux situées en région de plaine ou de nappe affleurent. Se distinguent alors les inondations de plaine : « La rivière sort de son lit lentement et peut inonder la plaine pendant une période relativement longue » et les inondations par remontée de nappes : lorsque la recharge de la nappe par les pluies est plus importante que sa vidange naturelle, le niveau de la nappe peut alors atteindre le niveau du sol et inonder les zones alentours pendant des mois.
- Les inondations éclairs résultent d’une formation rapide de crue. Consécutives à des averses violentes, les eaux ruissellent et se concentrent rapidement dans les cours d’eau entrainement des crues brutales et violentes dans les torrents et rivières torrentielles. Ce sont les crues torrentielles.
- S’écoulant le long des grandes pentes, les inondations par ruissellement sont influencées par les ravines ou les rigoles. Le ruissellement peut alors être agricole ou urbain. En cas de pluie de forte intensité, la lame d’eau pluviale de surface ne peut être évacuée par les réseaux hydrauliques naturels (cours d’eau) ou artificiels (réseaux des eaux pluviales). Tout comme l’évolution des pratiques agricoles, l’imperméabilisation du sol (bâtiments, voiries, parkings, etc.) limite l’infiltration des pluies et accentue le ruissellement.
- Une submersion marine est une inondation temporaire de la zone côtière par la mer lors de conditions météorologiques et océaniques défavorables. Elles peuvent durer de quelques heures à plusieurs jours.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de l’ECOLOGIE SOLIDAIRE
-
02. La France est-elle un territoire fortement exposé aux risques inondations ?
Bien que la France métropolitaine soit exposée aux risques sismiques, volcaniques et littoraux, le risque inondation par débordement reste le plus important. En 2018, près de 17 millions de résidents permanents sont exposés aux différentes conséquences des inondations par débordement de cours d’eau, dont 16,8 millions en métropole. Plus de 9 millions d’emplois sont exposés aux débordements de cours d’eau (MTES, 2018). Sur un total de 34 968 communes métropolitaines, près de la moitié sont concernées par le risque inondation selon des degrés divers d’exposition.
-
03. La gestion des risques naturels : Qui fait quoi ?
En France, la gestion des risques naturels compte une multitude d’acteurs. En fonction de leurs compétences, leurs moyens, objectifs ou encore de leur représentation du risque, chacun peut intervenir à son échelle dans la prévention et la gestion des risques naturels. Il est possible de distinguer :
- Les acteurs de la prévention et de la protection (e.g. Etat, collectivités territoriales, établissements publics d’aménagement, syndicats d’aménagement, acteurs privés, assureurs et membres de la société civile (citoyens et associations)
- Les acteurs de la prévision et de l’alerte (e.g. services météos, médias, etc.), les acteurs de la gestion de crise (e.g. pompiers, services hospitalier, Organisation Non Gouvernementale, etc.).
- Les acteurs de la post-crise et du retour à la normale (e.g. missions de retour d’expérience, acteurs judiciaires, assureurs et experts). Et enfin les grandes institutions internationales (e.g. Nations Unies, Europe, ONG, etc.).
La gestion des risques naturels résulte de l’étude et la connaissance des aléas, des enjeux et des vulnérabilités des territoires, mais aussi de la gouvernance des différents acteurs et des outils de gestion. De ce fait, la gestion des risques repose sur un ensemble d’actions et de dispositifs mettant en pratique des acteurs et des outils à différentes échelles spatiales. Elle peut se concevoir comme étant « une succession de trois cycles temporels emboités dont les transitions se mettent en place avant ou après une phase d’impact induite par la manifestation d’un phénomène naturel dommageable » (Léone et Vinet, 2017). Le premier cycle est celui de la prévention. Elle correspond à une phase de temps long. Cette phase définie la tentative de réduction des effets d’une éventuelle catastrophe. Vient ensuite la gestion de crise, qui correspond à une période de tension plus ou moins extrême. Cette phase se traduit par « une dilatation des espaces touchés et confronte les gestionnaires du risque à une contraction du temps de décision » (Léone et Vinet, 2017). Enfin, la phase de reconstruction débute par une période de restauration. Cette phase peut être considérée comme étant une opportunité afin de reconstruire en mieux après un événement dommageable, selon les principes du « Build Back Better » (« Faire et reconstruire mieux ») : c’est le retour d’expérience.
L’Etat joue un rôle majeur dans la prévention et la gestion des risques naturels et de catastrophes. Il élabore les lois et réglementations en vigueur (Plan de Prévention des Risques) et indemnise les dommages via le régime CatNat. Il lui revient également d’améliorer la connaissance des aléas, de renforcer la prévention, la surveillance et la prévision, de développer l’information des citoyens et la conscience du risque, de réduire la vulnérabilité des biens et des personnes à l’aide d’outils de réglementation de l’usage des sols, comme le PPR, et de développer des méthodes d’analyse et d’expertise.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l’ECOLOGIE SOLIDAIRE
-
04. Qu’est-ce que la « GEMAPI » ?
La nouvelle compétence « Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations » dite « GEMAPI » est issue la loi du 27 janvier 2014 de Modernisation de l’Action Publique Territoriale et d’Affirmation des Métropoles (MAPTAM), complétée par la loi du 7 août 2015 pour une Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRé). Elle est définie par l’article L. 211-7 du code de l’environnement (items 1°, 2°, 5° et 8°). Elle concerne l’entretien des cours d’eau, la préservation des milieux aquatiques afin d’assurer le bon écoulement des eaux dans le but d’assurer la prévention des inondations tout en préservant la biodiversité.
-
05. L’urbanisation est-il un facteur de production du risque ?
En Europe, la révolution industrielle du début du XIXe siècle a marqué un tournant dans la restructuration des territoires. L’attractivité des villes, en partie illustrée par l’abondance de biens et services, le poids du marché de l’emploi et la facilité d’accès aux commodités vitales expliquent en partie l’explosion de la démographie urbaine qu’a connu la France. Selon la Banque Mondiale des Nations-Unies (Perspectives Monde, 2019) la population urbaine en France métropolitaine a connu une augmentation de 30% de 1960 à 2018. Selon les Nation-Unies, en 2018, plus de 80% de la population française métropolitaine, était domiciliée dans les villes et villages d’au moins 1 000 habitants.
La surconcentration urbaine et démographique conduit au processus de production du risque marqué notamment par l’augmentation des enjeux et des vulnérabilités humaines, économiques et matérielles. Ainsi le risque de catastrophes naturelles est alors d’autant plus important dans les systèmes urbains modernes en raison :
- De l’importante densité de population et la dépendance de l’Homme aux infrastructures et réseaux (bâtis, réseaux de transports, adduction et gestion de l’eau, réseaux commerciaux, services, etc.) renforce la notion de vulnérabilité.
- L’usage des sols et l’absence de réglementation : la multiplication de maisons, maisonnettes, hangars d’activités construits dans le lit majeur de fleuves ou cours d’eau. Et la construction d’équipements et d’infrastructures viaires qui modifient la perméabilité du sol et empêchent l’écoulement des eaux amplifiant les inondations dues aux crues des fleuves
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site des ANNALES DE LA RECHERCHE URBAINE
-
06. Qu'est ce qu'un bassin versant ?
Un bassin versant est un territoire géographique bien défini sur lequel tous les écoulements des eaux convergent naturellement vers le point le plus bas du bassin appelé exutoire.
Chaque bassin versant est constitué d’un cours d’eau principal avec un ou plusieurs affluents.
Ainsi chaque goutte d’eau qui tombe sur le bassin versant s’écoule le long des pentes, en surface, ou en souterrain, via les différents affluents et converge au final vers le cours d’eau principal et aura pour destination finale, l’exutoire de ce cours d’eau.
Les limites séparant deux bassins versants sont appelés ligne de partage des eaux et sont constitués par les éléments naturels du relief.
La compétence GEMAPI défini le bassin versant comme l’échelle de gestion
-
07. Qu'est ce qu'un cours d'eau ?
Un cours d’eau est un écoulement d’eau liquide entre une source, située sur un point haut, appelée l’amont, et une embouchure ou confluence située sur un point bas, appelée l’aval.
Un cours d’eau peut disposer d’un écoulement continu, ou présenter un régime intermittent avec des périodes d’assèchement plus ou moins longue.
Un grand nombre de termes peuvent être employés pour désigner un cours d’eau. L’appellation générique « cours d’eau » est privilégiée sauf lorsqu’un terme plus précis permet d’apporter des informations complémentaires.
D’un point de vue juridique, l’article L.215-7-1 du code de l’environnement défini un cours d’eau selon 3 critères cumulatifs :
- un lit naturel à l’origine
- l’alimentation par une source
- la présence d’un débit suffisant la majeure partie de l’année.
-
08. Lit mineur, lit majeur, quelle différence ?
Un cours d’eau évolue en permanence et est constitué :
- d’un lit mineur : espace où s’écoulent habituellement les eaux. Le lit mineur est délimité par les berges.
- d’un lit majeur : espace submergé lors des crues importantes du cours d’eau. Le lit majeur offre un espace de transition entre le milieu terrestre et le milieu aquatiques et est naturellement occupé par les annexes hydrauliques (marais, bras mort, prairies humides, etc).
Au fil des saisons, le niveau d’eau varie naturellement dans le lit du cours d’eau : le niveau est au plus haut en période hivernale et à son plus faible niveau à la fin de l’été, on parle d’étiage.
Lorsque la crue est suffisamment importante, l’eau déborde du lit mineur et vient inonder le lit majeur.